Point de départ : Axe moteur 3° à droite, dérive dans l'axe. CG et piqueur supposés bien réglés.
Pour tourner à droite on utilise surtout les deux réglages décalage D et braquage B (plus accessoirement le vrillage).
Première question qui se pose : dans quelle proportion ?
Ceci ne peut guère se faire que par tâtonnement, en constatant que si le rapport entre les deux est mauvais, le réglage n'est satisfaisant que pendant une partie du vol seulement. A mon avis le choix de ce couple D-B est le plus subtil de tous et celui qui influe le plus sur la régularité des performances ultimes, car seul un réglage impeccable permet d'utiliser efficacement le remontage maximum du moteur. Notons que le décalage a tendance à faire incliner le modèle et agit surtout en début de vol, alors que la dérive a une action plus constante et assure en général un virage plus à plat (mais ça dépend de la géométrie des modèles ! ). Il est pourtant parfois difficile de choisir sur lequel des deux réglages il faut agir, et dans quel sens. Si on ne vire pas assez en début de vol, il est évident qu'il faut augmenter les deux actions, et on peut alors se trouver dans les situations classiques suivantes:
- Après un début de vol correct ( parfois un peu trop incliné ), le modèle se redresse, desserre son virage ou part tout droit : il virait donc trop au moteur ( l'action diminue quand la puissance baisse ). Il faut donc braquer plus la dérive à droite et diminuer le décalage pour retrouver le cercle initial, mais plus à plat.
- Toujours après un bon départ, le modèle finit en virage engagé à droite ( spirale ), lorsque le couple ne "redresse" plus l'appareil. C'est le cas le moins clair, car il peut y avoir plusieurs causes mêlées. On peut essayer:
1 ) Virer plus large si c'est possible ( en jouant surtout sur B )
2 ) Vriller seulement ( provisoirement volet positif à droite ).
3 ) Diminuer B, ce qui peut amener à augmenter D pour retrouver le cercle initial, mais ceci risque d'augmenter l'inclinaison déjà critique et il faudra probablement soutenir l'aile droite comme en 2 ).
Si on augmente le remontage, le modèle a tendance à élargir, sauf si D est déjà trop fort (!), il faut donc en général augmenter D et souvent diminuer B. En général sur les modèles ayant du dièdre, même faible, on peut se passer de vrillage, sauf si on veut virer très serré, ce qui se révèle souvent intéressant dans les salles au plafond encombré. Les variations sur le thème décalage-dérive sont infinies (voir note H).
Le décalage à droite de l'axe agit sur le modèle de plusieurs façons. La plus évidente est qu'il exerce un couple dans le plan horizontal qui tend à faire tourner à droite autour du centre de gravité, mais il exerce aussi deux actions contradictoire : La portance de l'aile droite diminue car sa vitesse (à l'intérieur du virage) est plus faible, mais l'attaque oblique augmente son incidence, donc sa portance, ce qui provoque un couple QUI S'AJOUTE AU COUPLE MOTEUR.
Selon le décalage et le rayon du cercle de vol, une ou l'autre action est prépondérante, mais généralement elles s'équilibrent à peu près. Cependant si on serre le virage, la diminution de portance à droite peut être suffisante pour exiger le vrillage positif de l'aile.
Accessoirement le décalage à droite diminue le souffle hélicoïdal (qui vient de la gauche sur le dessus du fuselage).
Cette explication n'est pas contradictoire avec les autres.
Le braquage à gauche des dérives, souvent constaté et qui surprend parfois, est en général faible et la dérive peut rester à droite par rapport à l'axe moteur.