MRA 435 p14, 15 - Février 1976 - Jacques Pouliquen - Photos Lucien Millet
maquette Cacahuète du MS 660
Après vous avoir présenté, il y a quel-ques mois le Farman 231, de construction « tout planche », voici une maquette de construction conventionnelle avec entoilage, « stick and tissue », comme disent nos amis américains. Le M.S. 660 (c'est un plan M.R.A., publié en juillet 1946, numéro 92 encore disponible) Sur le plan M.R.A. l'envergure est de 0 m 71, c'est la maquette de René Jossieu gagnant de la Coupe M.R.A. 1946. Il est facile d'agrandir encore ce plan pour motomodèle. C'est un petit monoplace peu connu, resté à l'état de prototype bien que déjà prévu, à cette époque, pour être livré aux amateurs, en kits préfabriqués et être terminé avec un outillage simple. J'ignore la raison pour laquelle ce projet est resté sans suite. Cet avion de formes simples a presque toutes les proportions idéales pour en faire une bonne maquette, le bras de levier est suffisant, le dièdre aussi, seuls l'empennage et l'hélice sont agrandis. Pas sur le grand plan M.R.A.).
La construction ne doit pas poser de réels problèmes. Pour commencer, protégez votre plan en le recouvrant — astuce de J.-L. Rouquier — d'une feuille de « Suculus » (feuille transparente pour rôtir au four !), c'est une pellicule plastique très mince, sur laquelle la colle ne prend pas et que vous pourrez réutiliser plusieurs fois.
construction tout à fait classique, notez cependant le léger dièdre du stab.
C'est une poutre rectangulaire en 2 x 2 dont le dessus est arrondi par 7 couples en balsa 15/10 recouverts de balsa 10/10 poncé finement (prenez l'habitude de poncer soigneusement vos planchettes et baguettes avant découpage, cela facilite beaucoup la finition) ; il est aussi possible de tailler le dessus du fuselage dans des blocs de balsa dégrossi au couteau et mis en forme par ponçage, l'intérieur étant évidé à la gouge. N'oubliez pas le bossage extérieur du moteur sur le côté droit du fuselage (réalisé en 30/10, qui peut être évidé).
Le train est en c.a.p. 5/10, sauf peut-être pour la jambe avant, qui encaisse plus d'efforts et qu'il vaut mieux réaliser en 8/10. Les roues en balsa ou en plastique, selon ce que vous trouverez. Les haubans sont découpés dans de la planche 15/10 et sont profilés en biconvexe symétrique. Le seul problème est peut-être la réalisation des grandes surfaces vitrées de cet avion, deux méthodes possibles :
a) en 5 morceaux (avant, 2 côtés latéraux, dessus et arrière) découpés, collés séparément et ajustés.
b) en une seule pièce thermoformée, méthode que j'ai utilisée, d'après le procédé de Fillon (M.R.A. Février 1972), qui vient coiffer le fuselage comme un chapeau et qui est tenu en place par collage à la colle contact.
Tout l'appareil est entoilé en papier japon fin ou similaire, de couleur blanche ou mieux, de couleur gris clair, si vous en trouvez, le tout enduit de deux fines couches d'enduit. Les ailes sont collées de part et d'autre de la cabine, soit à la colle cellulosique ou même à la colle contact, les haubans ajustés à la bonne longueur, déterminent le dièdre.
Peu de renseignements sur la décoration, l'avion serait entièrement alu, légèrement brillant pour le capot moteur, satiné pour le reste de l'appareil. L'immatriculation (F-WBGA), de chaque côté du fuselage serait noire, mais peut être blanche suivant avis ? Certains règlements de concours de « Cacahuètes » exigent « le pilote » dans la maquette. Dans le cas de cabine fermée, installer votre pilote avant l'entoilage. Il peut être réalisé soit « en ronde bosse » taillé dans du balsa ou du polystirène expansé, soit un simple profil découpé (et décoré) dans du bristol.
J'espère que vous aurez construit suffisamment léger pour ne pas transformer votre maquette en fer à repasser rasant la planète, ou inversement avoir un « engin » qui grimpe comme un Wake ou un moto « 300 », essayez d'obtenir un vol réaliste, c'est une maquette après tout, en fonction des hélices et du caoutchouc que vous aurez pu adapter. Les quelques vols que j'ai pu faire (avant d'envoyer la maquette aux USA pour participer au Concours Postal International de Model Builder) ont montré une maquette stable facile à faire voler. La prochaine fois... je vous parlerai sans doute d'un « antique » avec beaucoup de haubans en fils, moteur rotatif et roues à rayons.
J. POULIQUEN
MRA 435 p18, 19 - février 1976 - Jacques Pouliquen - Photos J. Laruelle
à Fayence le 22 juin 1975, organisé par le M.A.C.N.S.E.
C'est encore par un temps clément, cal-me, presque sans vent, qu'eut lieu sur le terrain de Fayence (terrain sec et cail-louteux, dont eurent à souffrir quelques trains d'atterrissage), le 2e concours de « Cacahuètes Outdoor », organisé par le M.A.C.N.S.E., et doublé, cette année, d'une catégorie maquettes volantes, à moteur caoutchouc, de plus de 0,35 mètre. L'organisation de tels concours fait appel à un grand nombre de bénévoles et je tiens tout d'abord à remercier sincèrement tous ceux qui nous ont aidé, qu'ils soient membres du jury, chronométreurs ou aides, et plus particulièrement ceux des clubs voisins, qui ont montré ainsi un bel esprit de sportivité.
Comme dans tout concours qui com-porte des cotations par un jury, qu'il soit de R.C., V.C.C. ou maquettes volantes, ce jury est souvent sujet à critiques, mais leur tâche est difficile et coter environ 40 maquettes en quelques heures a de quoi émousser l'attention et la régularité, même du plus averti. Alors, même si ce n'est pas parfait, essayons d'améliorer ces règlements, non par des critiques, mais par des suggestions, ainsi que l'a d'ailleurs fait J.-F. Frugoli, dont le règlement sera sans doute adopté lors du prochain concours organisé par le MAC de Marseille.
Nets progrès cette année pour le lot de tête en ce qui concerne les vols, certaines maquettes étaient vraiment au point, les vols étant limités à 40", seul J. Laruelle réussit les trois maxi (à signaler le geste de Laruelle, qui étant à la fois concurrent et membre du jury, s'est sabordé à la cotation, il méritait mieux qu'une place de 12' au statique, ce qui aurait amélioré son classement général), parmi les Marseillais venus en force, on notait le Lacey M 10 (plan Warner) de J. Montaperto, au moteur bi-écheveaux avec engrenages à l'arrière, système dit « aller et retour », remontage par mini chignole remontant les deux écheveaux à la fois. Peu de plans personnels, mais de qualité : le CAP 20 de Ferrante et le Farman (1909) de Christian Frugoli, tous deux du MAC Marseille, le RWD 8 de Rouquier, le Fury de Mendoza, ou le Morane 35 de Roger Aime. Parmi les premiers, Nizier avait un Farman de 1910, un choix difficile, mais un modèle qui a une grosse surface favorable au vol. Le second, avec un Andreasson bien fini, est Giudici, un vieux « renard » du vol libre, qui tire toujours son épingle du jeu : l'expérience d'années de compétition, cela compte ! Le Renard R 17 de Walt Mooney (U.S.A.) présenté en proxy par J. Pouliguen fit des vols honorables avec son aile sans dièdre et à profil biconvexe. J.-F. Frugoli fit la preuve qu'un Kellner-Béchereau, un choix très difficile, pouvait fort bien voler et faire des maxis ! etc, etc, en tout une quarantaine de concurrents qui firent voler surtout pour le plaisir, une bonne habitude, qui se perd.
(plus de 0,35 mètre) A titre d'essai, cette année, une catégorie maquettes volantes de plus de 0,35 mètre, dont le règlement a été édifié en majeure partie par E. Fillon, qu'il soit remercié ici pour toute l'aide qu'il m'a apportée dans l'art périlleux qu'est la réalisation d'un règlement de concours de maquettes volantes... Fillon a d'ailleurs remporté la première place sans contestation avec un énorme bi-moteurs Partenavia, comportant moult engrenages et câbles de transmission, remontage par l'arrière d'un énorme écheveau de caoutchouc. Plusieurs modélistes avaient utilisé des boîtes de construction pour leur première maquette, c'est le cas des deux Marseillais Jeansoulin et Xamena qui prennent les 2e et 3e places. Le 4e, un isolé, mais un mordu, Roger Aime, de Salon, présentait un Grumman Hellcat (plan Bill Hannan). Jean-Claude Lorichon, de l'A.C. de Bigorre, avait envoyé un Leningradec (plan M.R.A.) par colis postal, mais par suite des grèves partielles des P. et T. et de la SNCF, la maquette est arrivée le... lendemain matin du concours ! En résumé, avec une quinzaine d'engagés, un résultat encourageant. Le M.A.C.N.S.E. organisera de nouveau un tel concours au printemps prochain. La fié en majeure partie par E. Fillon, qu'il avec 6 coupes, médailles, boîtes de constructions et diverses « bricoles », il y en eut pour tout le monde. Pour terminer, un apéritif fut offert à tous, accompagné, comme il est de tradition maintenant, de cacahuètes.
Le monocoupe de M. Ximena, catégorie Maquettes
Le Lair 1930 de J.-F. Frugoli, catégorie Cacahuète
Classement du concours non reproduit