Sainte Formule Diabolo

Quand René Jossien a inauguré dans les colonnes du M.R.A., avec le "Petit Saint"", une formule indoor de type mini-Manhattan qu'il a baptisé Sainte-Formule (il faut bien donner un nom) pour honorer son grand ami le Saint, chroniqueur patenté de la rubrique cacahuètes, je n'étais pas tout à fait d'accord avec son idée que l'on allait obtenir des modèles semi-maquettes préparant à la pratique du peanut, mais bien des appareils faciles à construire et à régler, même sans être un expert en la matière.Ces qualités de vol se sont immédiatement révélées lors des deux premiers concours organisés à Louveciennes et à Bourges où les "Sainte-Formule" ont démontré leur potentiel chrono-métrique et l'agrément que procure leur vol lent à souhait.Pour un premier modèle donc, je m'en suis tenu à tracer les formes au plus près des dimensions autorisées par le règlement (voir M.R.A. n° 453).
Et dans une odeur de soufre est né... DIABOLO, un bon petit diable puisque il vient de gagner les deux concours auxquels il a participé.

Son originalité vient sans aucun doute de la pou-tre arrière qui supporte les empennages, confectionnée en paille de folle-avoine s'emboîtant dans un autre morceau de paille. Et oui ! quoi de mieux calibré qu'une paille ? C'est léger et (relativement) solide. Mais le véritable intérêt de la poutre est que l'on peut ajuster le virage par inclinaison du stabilisateur. Autres avantages : c'est démontable si l'on a bien sélectionné le diamètre de ses pailles et retirer le caoutchouc en cas de rupture est un jeu d'enfant. Que les puristes se rassurent. Durant les années 30, le Hanriot Sexquiplan, entre autres, possédait une poutre porte-empennages. L'esprit est respecté. Pourquoi la dérive est-elle inférieure ? Mais pour donner une position queue haute lors des décollages... Autre particularité : le faible calage de l'aile par rapport à l'axe de traction. L'équilibre longitudinal s'obtient par l'empennage qui possède une forte incidence négative. Serais-je en P.G.I. ? J'en reste confondu !…
Remarquez le panneau extérieur de l'aile gauche calé positivement ( + 3 mm). Ce calage permet au modèle de combattre le couple et de virer à plat mais oblige de ce fait à déporter l'axe moteur vers la gauche ainsi que la dérive et de pencher le stabilisateur (voir plan). C'est un réglage classique des modèles d'intérieur.

Le centrage n'est pas critique du tout (45 %) avec l'avantage d'une grande stabilité. Contrairement à ce que l'on peut croire, les vols en intérieur, particulièrement dans nos petits gymnases ne sont pas si calmes que cela et souvent perturbés par des courants d'air intempestifs (aérateurs, portes ouvertes et claquées, mouvements divers sur la piste et parfois comme à Louveciennes, le souffle des spectateurs sur les travées quand le modèle passait devant eux). Ainsi centré, DIABOLO s'en sort avec un minimum de perte d'altitude et ça compte, quelques centimètres en Sainte-Formule.
L'hélice et le caoutchouc sont des éléments déterminants bien que limités en dimensions par le règlement. Le pas indiqué est assez important mais une boucle de 1 x 1 Pirelli est suffisante pour emmener DIABOLO au ras des poutrelles, pour peu que l'on ne s'éloigne pas trop du poids initial. Si le modèle est poussif, augmenter progressivement la largeur du brin de caoutchouc.

CONSTRUCTION

Le FUSELAGE dans sa partie avant est un cais-son de baguettes de 1 x 1. Si vous n'avez pas la chance comme moi d'utiliser des strips 1 /24" sq. de Peck Polymers vous pouvez les découper dans de la planche de 10/10 mm. C'est moins ardu que l'on ne croit si l'on prend quelques précautions : utiliser un réglet métallique. Couper avec un outil tranchant mince et rigide (les cutters japonais sont excellents pour ce travail). Opérer en plusieurs passes pas trop appuyées. Ne pas vouloir obtenir des longueurs plus que nécessaires. Noter que la cabine-cabane se termine en pointe triangulaire. Le morceau de paille support de poutre se colle dans une épaisseur de 40/10e balsa tendre. Pour couper les pailles, utiliser une lame de rasoir neuve et tailler légèrement en biseau. Le train d'atterrissage est confectionné en corde-à-piano 4/10'. La mienne vient d'un rouleau de câble de vol circulaire. Les jambes du train sont habillées par un triangle de papier japon plié et collé. Mes roues sont en styrofoam. Fillon dans le M.R.A. n° 455 explique comment les fabriquer mais si vous ne disposez pas de l'outillage approprié une rondelle de balsa 15/10 mm entoilée fera l'affaire. Pour les axes : des petits tubes de papier.

L'aile est très simple à construire. J'ai personnellement encastré le longeron central 0,8 x 0,8 (même principe de découpe que pour le fuselage) dans les fines nervures en 6/10 mm balsa. Si vous n'êtes pas trop sûr de la justesse de votre découpe et de la sûreté de vos doigts placez simplement ce longeron sous les nervures, il remplira tout aussi bien son office. Les deux nervures centrales sont pleines pour donner bonne assise à l'aile sur le fuselage. Deux ou trois points de colle suffisent à la fixer.Le stabilisateur ne pose pas plus de problèmes si ce n'est celui de la recherche de la légèreté maxi. Notez encore la petite plaquette de balsa qui sert d'assise. Fixation : une trace de colle.Mon Diabolo est entièrement entoilé en papier condensateur. Les parties tramées du plan indiquent les portions que j'ai recouvertes de japon rouge. Si vous ne possédez pas de papier condensateur choisissez un papier le plus fin possible (12 g/m2) mais surtout ne le tendez pas à l'eau ni à l'enduit. Ne vous inquiétez pas de l'aspect détendu de l'entoilage, c'est un garant de non-vrillage de la structure (si vous n'avez pas tiré en le posant).Le vitrage de la cabine sera confectionné dans ce que vous trouverez de plus fin comme acétate ou similaire, mylar et autres. Certains emballages de protection se collent assez bien à la cellulosique, mais d'autres, à base de polystyrène risquent de vous poser quelques ennuis. Alors faites un essai.Je pense avoir fait le tour des petits problèmes que pose DIABOLO, et si vous êtes "possédé", je vous souhaite de bons vols.